top of page

Epidémiologie et mortalité de la pneumopathie interstitielle diffuse associée à la polyarthrite[...]

Juge PA, Wemeau-Stervinou L, Ottaviani S, Desjeux G, Zhuo J, Bregman B, et al. Congrès SFR 2021 P.03 (Décembre 2021)


Introduction : La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) est une manifestation extra-articulaire de la polyarthrite rhumatoïde (PR) associée à une forte morbi-mortalité. Sa fréquence varie entre 10 et 60 % des patients atteints de PR selon les études en fonction de la définition donnée à la PID et des méthodes de détection utilisées. Le Système national des données de santé (SNDS) est une base de données nationale regroupant les données d’assurance maladie et de remboursement médicaux de près de 99,9 % de la population française. Nos objectifs étaient : (1) d’utiliser le SNDS afin de déterminer la prévalence et l’incidence de la PR-PID en France ; (2) de comparer la mortalité entre les patients atteints de PR-PID et les patients atteints de PR sans PID et ; (3) comparer les modalités thérapeutiques entre ces deux groupes de patients.


Patients et méthodes : L’ensemble des données des adultes ont été analysées au sein du SNDS entre 2013 et 2018. La PR et la PID étaient identifiées à l’aide des codes de la classification internationale des maladies–10e version (M05, M06.0, M06.8 et M06.9 pour la PR et J84 pour la PID). Les patients devaient avoir reçu un traitement de fond de la PR à 2 dates différentes. Les patients atteints de PID devaient avoir effectué au moins un scanner thoracique dans l’année du diagnostic de PID. La prévalence, l’incidence et le taux de mortalité ont été estimés. Le taux de mortalité des patients atteints de PR-PID a été comparé à celui des patients atteints de PR sans PID après appariement sur l’âge, le sexe, la durée d’évolution de la PR et les facteurs de risques cardiovasculaires.


Résultats : Parmi les 173 132 patients atteints de PR identifiés par le SNDS, 4330 répondaient aux critères de la PID (2,5 %). La fréquence du sexe masculin était plus élevée dans la PR-PID (39,8 %) que dans la PR sans PID (27,0 %). La prévalence était estimée à 6,52 pour 100 000 habitants et l’incidence annuelle à 1,04 pour 100 000 habitants. La prévalence était plus élevée selon l’âge (14,8 pour 100 000 habitants chez les 75 ans ou plus vs 1,66 pour 100 000 habitants chez les moins de 65 ans). Le taux de mortalité global était de 1,71 pour 100 000 habitants. Il était plus important pour les patients chez qui la PID précédait la PR. Après appariement, la PR-PID était associée à une surmortalité comparée à la PR sans PID (Hazard Ratio = 3,4 IC95 % [3,1–3,9]). Cette surmortalité observée était d’autant plus importante que les patients étaient jeunes (HR = 5,6, IC95 % [4,8–6,6] pour les moins de 65 ans vs 1,6, IC95 % [1,5–1,8] chez les 75 ans et plus). Après analyses des modalités thérapeutiques de la PR, les patients atteints de PR-PID étaient plus souvent sans traitements de fond, recevaient moins souvent du méthotrexate et des anti-TNF et étaient plus souvent traités par des autres biothérapies et/ou des corticoïdes.


Conclusion : Dans cette grande étude épidémiologique française, nous avons pu estimer la prévalence et l’incidence de la PR-PID. La PR-PID est associée à une surmortalité par rapport à la PR sans PID notamment chez les patients âgés de moins de 65 ans. Alors qu’aucune recommandation spécifique n’existe pour la PR-PID, les patients atteints de PR sont traités différemment en cas de PID associée.


(Communication Oral) Juge PA, Wemeau-Stervinou L, Ottaviani S, Desjeux G, Zhuo J, Bregman B, et al. Épidémiologie et mortalité de la pneumopathie interstitielle diffuse associée à la polyarthrite rhumatoïde : données nationales du SNDS. Revue du Rhumatisme 2021;88:A10–1. https://doi.org/10.1016/j.rhum.2021.10.015

bottom of page