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Habitudes de consommation des utilisateurs de pompe patch en France : une approche itérative [...]

Guillot, C., Hanaire, H., Raymond, G., Servy, H. (June 2018)



Objectif : Mylife Omnipod est un nouveau dispositif de thérapie par pompe à insuline par patch distribué par Ypsomed France. Une étude quantitative et qualitative sur le vécu du patient et son usage du dispositif a été conduite. L’objectif principal du questionnaire quantitatif en préalable était de mesurer et d’analyser la consommation de « pods » au sein de la population française de diabétiques, utilisant le dispositif Omnipod, selon plusieurs critères patients. En effet, la consommation de “pods” est un indicateur des conditions de son usage en vie réelle. L’objectif principal de l’étude qualitative a été d’appréhender la façon dont les patients perçoivent et s’approprient ce dispositif sans fil.


Patients et méthodes : En novembre 2017, 17 entretiens semi-directifs d’environ 1h30 ont été menés avec : 12 patients utilisateurs du dispositif, aux profils hétérogènes en termes de caractéristiques sociodémographiques et médicales et cinq professionnels de santé (diabétologues, infirmiers prestataires). Les questions étaient ouvertes pour permettre à l’enquêté de répondre avec ses propres termes, de décrire ses pratiques et représentations. Une saturation du discours (propos redondants après un certain nombre d’entretiens) a été obtenue, gage d’un échantillon suffisant. En complément, une analyse des discours sur les réseaux sociaux a été réalisée.


Résultats : L’appropriation du dispositif se passe facilement : les difficultés recensées pendant les entretiens sont vite dépassées grâce à l’infirmier accompagnateur ou à la communauté virtuelle de « podistes » pour les plus connectés. Le bénéfice principal perçu de l’absence de fil réside dans l’allègement, voire la disparition des contraintes de mise en place et d’utilisation (surtout pour les utilisateurs qui ont connu des schémas insuliniques plus contraignants). C’est une avancée sur le plan du confort de vie qui convient à un type de personnes diabétiques et/ou des étapes de vie où la construction par l’activité, l’investissement familial et amical prend le pas sur le « souci du diabète ». Leurs usages du dispositif évitent les périodes de décrochage de leur traitement et de ses contraintes. D’un autre côté, cette automatisation (les alarmes, l’obligation du réservoir à 200 unités alors qu’ils en consomment moins) peut être vécue par certains utilisateurs comme une « entrave » à la gestion fine de leur traitement (à sa personnalisation), à leur rôle d’acteur à couplé à un lecteur de glycémie en continu, et à condition que ce dernier soit maîtrisé, et à une expérience longue du diabète, l’effet de relâchement ou de non-investissement dans son traitement n’a pas été observé.


Conclusion : Alors que l’étude quantitative a permis de montrer que la consommation est conforme aux préconisations médicales, l’étude qualitative a permis de connaître le nombre de « pods » possédés et de détecter un suréquipement par les patients. Phénomène lié notamment : à l’organisation du circuit d’approvisionnement, aux modes de vie des patients (s’équiper pour un départ en vacances par exemple) et aux inquiétudes des patients et professionnels de santé de manquer de dispositifs (besoin de sécurisation). La complémentarité de l’approche quantitative et qualitative en itération, confirme son intérêt lors d’une interrogation des patients en direct et en vraie vie.



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