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PE.Lu-013 - Les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde ou une spondylarthrite axiale [...]

Jacquemin, C., Servy, H., Molto, A., Sellam, J., Foltz, V., Gandjbakhch, F., Hudry, C., Mitrovic, S., Fautrel, B., Gossec, L. (November 2016)


Introduction : La polyarthrite rhumatoïde (PR) et la spondylarthrite axiale (axSpA) ont une activité souvent fluctuante, marquée par des périodes de poussées. L’objectif de cette étude était d’évaluer la fréquence des poussées rapportées par le patient sur la base d’une simple question [1], et le lien existant entre ces poussées et des scores validés d’auto-évaluation.


Patients et Méthodes : Dans le cadre d’une étude observationnelle multicentrique longitudinale, visant à évaluer la relation entre activité physique et activité de la maladie, des patients ayant une PR (critères ACR/EULAR) ou une axSpA (critères ASAS), un accès à internet et un smartphone récent étaient inclus. Ils complétaient chaque semaine pendant 3 mois un auto-questionnaire en ligne, incluant une évaluation de la douleur (score 0-10), une évaluation globale de la maladie (patient global assessment, PGA, score 0-10), et la question « Avez-vous fait une poussée depuis la dernière évaluation ? » (avec 3 réponses possibles : « non », « oui, pendant 1 à 3 jours », « oui pendant plus de 3 jours »). Seuls les patients ayant rempli au moins 6/13 questionnaires étaient analysés. La fréquence des poussées persistantes (>3 jours) et le temps passé en poussée (somme des durées des poussées divisée par le nombre de jours évalués) étaient calculés et comparés entre PR et axSpA par test de Student. La relation entre les scores de douleur/PGA et la poussée était analysée par modèles linéaires mixtes.


Résultats : 165 patients (86 PR, 79 axSpA), soit 2 049 questionnaires, ont été analysés, avec en moyenne 12 questionnaires par patient espacés d’un intervalle moyen de 8 jours : 60 patients (36 %) étaient des hommes ; l’âge moyen était de 45 ans et la durée moyenne d’évolution de la maladie de 10 ans ; 87 patients (53 %) étaient traités par biothérapie. Les PR avaient un DAS28 moyen à 2.3 et les axSpA un BASDAI moyen à 3.2. La fréquence moyenne des poussées chez les PR et axSpA étaient respectivement de 29.1 % et 26.0 % (p = 0.47), dont 8.2 % et 7.7 % de poussée persistantes (p = 0.85) (Tableau 1). Au total, les patients passaient en moyenne 12.1 % de leur temps en poussée. La poussée était significativement associée à une augmentation de la douleur et du PGA (p < 0.001) : les scores de douleur et PGA moyens étaient de 2.3 et 2.5/ 10 en l’absence de poussée et augmentaient à 5.5/10 en cas de poussée persistante.


Conclusion : Chez les patients ayant une PR ou une axSpA, les poussées étaient fréquentes et le plus souvent de courte durée, pouvant correspondre à des « mauvais jours ». Les poussées persistantes étaient relativement peu fréquentes mais bien présentes dans cette population ayant une maladie établie en basse activité et les poussées s’associaient à une augmentation de la douleur et du PGA. Ces résultats participent à la validation de la notion de poussée.



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